En date du 25 Novembre 2022, l’ambassadrice de l’Union Européenne au Rwanda, Madame Belén CALVO UYARRA a effectué une visite officielle à la Commission Diocésaine Justice et Paix de Cyangugu. Cette visite était dans le cadre prendre connaissance des activités de cette Commission, étant donnée l’Union Européenne qu’elle représente au Rwanda finance les actions de la CDJP Cyangugu.
La visite s’est penchée sur les réalisations du projet de Réhabilitation socioéconomiques des prisonniers libérés « Hinduka Ugaruke Twiyubake », exécuté depuis 2020 sous le partenariat de l’Union Européenne en collaboration avec Noyau de Paix Isoko ry’Amahoro(NPIA)
La visite a eu lieu à la paroisse de Nyamasheke où elle a pu rencontrer les ex-prisonniers libérés intégrés et rapprochés avec les victimes et leurs familles sous l’accompagnement de la Commission Justice et Paix de Cyangugu.
Cette hôtesse de marque a été accueillie par Monsieur l’Abbé Directeur de la CDJP Cyangugu qui lui a souhaité la bienvenue. Le coordinateur du projet à son tour a expliqué la genèse de la présentation de la proposition du projet « Hinduka Ugaruke Twiyubake » auprès de l’Union Européenne. Il a souligné que 25ans après le génocide perpétré contre les tutsi, beaucoup de prisonniers impliqués dans ce génocide allaient être libérés en masse et que leur accompagnement à leur intégration s’imposait aux niveaux de leurs familles, des familles victimes du génocide et de la communauté victimes de leurs crimes très atroces. L’objectif du projet a été aussi présenté dans le sens de l’informer qu’il visait la restauration de confiance des prisonniers prêts à rentrer au village en mobilisant l’implication des organisations de la société civile et de l’administration locale, pour que ces dernières jouent leur rôle au bien de la cohésion sociale.
L’entretien avec l’ambassadrice s’est penché sur le partage des témoignages des bénéficiaires du projet « Hinduka ugaruke twiyubake » présents à cette rencontre. Les ex prisonniers libérés accompagnés ont parlé de comment ils pourraient s’installer au village alors qu’ils étaient frustrés disaient-ils et avaient peur de joindre la communauté qu’ils ont endeuillée. Grâce aux multiples sensibilisations, à l’accompagnement psychosocial, et au rapprochement dont ils ont bénéficiés, ils ont pu vaincre les sentiments de honte et sont rentrés sans crainte et ont été accueillis à bras ouverts dans leurs familles. Les membres des familles victimes préparées à les accueillir leur ont affichés un cœur de pardon et aujourd’hui sont satisfaits du vivre ensemble qui règne ont-ils soulignés.
Ils ont évoqué que l’apprentissage des métiers bénéficié leur permet de gagner les revenus pour la survie de leurs ménage, et que les kits matériels reçus leur ont permis de bien s’installer à l’arrivée. Ceux-ci sont à mesure de faire certaines réhabilitations et les travaux d’entraide communautaire organisés en faveur des familles victimes et des ex prisonniers dans le besoin (à titre d’exemple, la réhabilitation et la construction de logements faites au niveau des groupements d’unité et réconciliation dans lesquelles ils sont intégrés au niveau de leurs paroisses respectives)
Les victimes à leur tour ont exprimé leur satisfaction grâce au projet qui a accompagné et changé leurs bourreaux jusqu’à l’arrivée à la demande de pardon en toute franchise. Cette conversion leur a stimulé de les accueillir et leur accorder le pardon sincère et inconditionnel. Ils ont réitéré l’appréciation du vivre ensemble affiché et de leur bonne conduite dans la communauté entière.
L’hôtesse du jour a été marquée et impressionnée par le pas franchi, elle a loué les efforts consentis au niveau de l’exécution du projet et de l’implication des bénéficiaires dans le processus de réhabilitation du peuple rwandais en général. Elle a bien montré que ce processus pourrait éclairer d’autres sociétés dans le monde qui ont connu elles aussi des violences en guise d’apprentissage.
Elle a dit qu’elle a commencé ses fonctions il y a à peine trois mois seulement, mais qu’elle est forte intéressée par la dynamique et a promis sa collaboration. Elle ne savait que le projet touche bientôt à sa fin et a garanti sa recherche d’information suffisante auprès du chargé de ce projet au niveau de l’Union Européenne pour chercher comment maintenir les efforts de soutien de cette dynamique en vue des possibilités de plaidoyer pour sa continuité.
Enfin, la visite s’est clôturée par la garantie du maintien de contact des organisations partenaires avec elle et avec l’institution qu’elle représente.
Par Philippe MUSENGE
Coordinateur de la CDJP Cyangugu