Le Pardon nous rend libres

Mgr Célestin Hakizimana et M

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. Fidèle Ndayisaba sont présents à cet événement

« Le Pardon nous rend libres », tel est le thème de Journée diocésaine de réconciliation célébrée au Stade de Rusizi ce mardi 6 aoùt 2019 à partir de 8h30. Rehaussent de leur présence cet événement Son Excellence Mgr Célestin HAKIZIMANA, Evêque de Gikongoro et Administrateur Apostolique de Cyangugu, Monsieur Fidèle NDAYISABA, Secrétaire Exécutif de la Commission Nation d’Unité et Réconciliation, le Représentant du Commissaire Général du Service correctionnel national (« Rwanda Correctional Service »), les prêtres et Religieux ainsi que divers représentants de l’autorité civile et militaire.

La Chorale fait passer le mesage d’appel au pardon par le chant

Cette journée est marquée par la rencontre de réconciliation entre les prisonniers qui ont reconnu leur rôle dans le Génocide perpétré contre les Tutsi en 1994 et les familles des victimes qui ont accepté de leur accorder le pardon.

Les coupables du Génocide s’asseyent côte à côte avec les familles qui leur ont accordé le pardon

Après une prière d’introduction et de demande de la gràce du pardon, l’Abbé Ubald RUGIRANGOGA fait une prédication au cours de laquelle il exhorte l’assemblée à se laisser ouvrir à la dynamique du pardon, accordé et reçu, pour atteindre à une véritable réconciliation et à la paix tant intérieure que sociale: « Pardonne, demande pardon, sois miséricordieux pour vivre en paix », conclut-il sa prédication.

L’Abbé Ubald Rugirangoga souligne que le pardon est la voie vers la paix

Monsieur l’Abbé Valens Niragire, Président de la Commission Diocésaine « Justice et Paix », dans son message de bienvenue, insiste sur le fondement de cette journée dans le cadre de la dynamique du pardon et réconciliation. Il s’agit d’adresser à tous ce message: il est vrai que le pardon et la réconciliation sont possibles pour qui s’ouvre à la lumière de la Bonne Nouvelle de Dieu. C’est ce message de paix que proclame la Commission « Justice et Paix » et qui a conduit à cet évènement.

Au départ, les prisonniers ont adressé des lettres de demande de pardon aux familles des victimes du Génocide et ont demandé à la Commission de transmettre ces lettres pour faire la médiation entre eux et ces familles. Ces dernières ont accueilli favorablement ce geste si important dans la guérison intérieure que leurs membres attendent depuis longtemps. L’Abbé Valens a remercié les familles et les prisonniers qui ont écouté la voix de l’Evangile a accorder et demander pardon du fond du coeur. « Oui, le pardon libère, le pardon guérit, le pardon réconcilie, le pardon rétablit l’unité et la paix au milieu des hommes », souligne-t-il. C’est pourquoi il conclut son allocution en exhortant ceux qui n’ont pas encore embrassé cette dynamique à comprendre que le pardon est toujours possible et qu’il est source de paix et de liberté. « Puissent les autres coupables du Génocide s’ouvrir à l’esprit d’humilité pour demander et recevoir le pardon et contribuer au bien de la société rwandaise », conclut l’Abbé Président de la Commission. Ce message a été confirmé par les témoignages divers des prisonniers qui ont reconnu leur culpabilité et les rescapés du Génocide qui leur ont accordé le pardon.

Parmi ceux qui ont donné leur témoignage, figure Jean Bosco Harerimana qui a demandé pardon à Valérie MUKANGENDO pour la responsabilité qu’il a jouée dans la mort de Frédéric MUNYURANGABO, mari de MUKANGENDO. Après la lettre de Harerimana, Mukangendo lui a pardonné et leurs familles vivent désormais en union fraternelle.

Ntabareshya Anastase a aussi rendu témoignage au pardon qu’il a reçu de Mme Mukandori Vestine dont il  a joué un rôle actif dans la mort de son mari et de ses enfants. Il s’est rendu humble et a écrit la lettre à Mme Mukandori pour lui demander pardon. Il a appelé les membres de sa famille à vivre dans l’unité et la fraternité avec la famille de Mukandori. Celle-ci a souligné le rôle de la prière dans la démarche de demander et accorder le pardon.

Le processus du pardon et réconciliation ne se limite pas aux seuls coupables et familles des victimes. Il s’étend aussi à tous les membres de leurs familles C’est le cas de la femme de Monsieur Jean Bosco Harerimana, qui en pleurs, a manifesté la douleur qu’elle a ressentie en apprenant la conduite de son mari mais en même temps sa capacité de lui pardonner et de vivre en communion fraternelle avec les familles touchées par les crimes de son mari. La femme de Ntabareshya a aussi témoigné qu’elle lui a pardonné pour ses crimes . Pour le moment, elle travaille ensemble avec Mme Mukandori pour le service de la Commission « Justice et Paix », signe que « nous nous sommes réconciliés », confie-t-elle.

Monsieur Laurent Ndagijimana, Président de IBUKA dans le District de Rusizi, a remercié le Diocèse de Cyangugu qui, par le moyen de sa Commission « Justice et Paix », qui a facilité ce processus qui consiste à apprendre le peuple rwandais à vivre ensemble et purifier, sans l’oublier, l’histoire du pays marquée par le Génocide perpétré contre les Tutsi en 1994. En soulignant que le Génocide est « un péché de société », il a affirmé que les boulots qui demandent pardon à ceux qu’ils ont pu reconnaître, revient aussi à demander pardon à ceux qu’ils ne connaissent pas mais dont ils ont participé à la mort des leurs. Il a lancé l’appel à ceux qui n’ont pas encore commencé ce processus à saisir de cette opportunité pour s’engager: les responsables religieux, les familles des victimes du Génocide et les coupables du Génocide.

Monsieur Francis Zebaze, Coopérant Technique du Service Civil pour la Paix (AGEH) auprès de la Commission « Justice et Paix » a apprécié les efforts conjoints entre l’Eglise Catholique et le gouvernement rwandais dans la restauration du tissu social rwandais déchiré par le Génocide. Il a tenu à méditer avec les participants le passage du Ps 85, 11 qu’il considère comme fil conducteur de ces efforts et comme un objectif que chacun devrait poursuivre: « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent ».

Le Coopérant Technique de AGEH apprécie les efforts de réconciliation et de guérison au Rwanda

Quant à Mme Léoncie Kankindi a dit que le processus d’unité et réconciliation à travers le pardon est un processus de guérison qui concerne tout le monde car les conséquences du Génocide nous atteignent tous quoique de manières différentes. C’est ce qu’affirme aussi Monsieur le Commissaire Bosco Kabanda, Représentant du Commissaire Général du RCS. Ce processus ne supprime pas les peines infligées aux coupables, de même qu’il n’en augmentera pas pour ceux qui reconnaissent leur culpabilité. Au contraire, il tient à conduire à la paix intérieure pour les coupables repentis, pour leurs familles et pour les familles des victimes. 

De sa part, Monsieur Fidèle Ndayisaba a remercié l’Eglise Catholique qui manifeste sa maternité spirituelle en enseignant le message d’appel à demander le pardon et à l’accorder. Il a remercié aussi tous les acteurs qui ont contribué dans ce processus.

Mgr Célestin rappelle que le message d’unité et réconciliation tient beaucoup au coeur de l’Eglise

En clôturant ce rendez-vous, Mgr Célestin Hakizimana, Evêque de Gikongoro et Administrateur Apostolique, a remercié ceux qui ont répondu à l’invitation du Diocèse en cette célébration avant de souligner que l’unité et la réconciliation sont très importantes pour le développement de la société rwandaise après le Génocide. Travailler pour l’unité et la réconciliation est pour l’Eglise une mission incontournable, un secteur d’apostolat dont elle ne peut pas se passer. C’est pourquoi le Diocèse de Cyangugu poursuivra ce processus pastoral en favorisant la collaboration de tous ceux qui oeuvrent pour l’unité et la réconciliation nationales.